" L'onu venait de décréter 1975 comme étant l'année de la femme" [Pv with Helzapoppin]

Techniquement parlant, il y avait un peu plus d'un hectare d'arbre sous forme de boulette de papier qui recouvrait le parquet du petit studio de Vermont avenue. Oui, May se donnait toujours comme mot d'ordre de rajouter l'adjectif « petit » à studio. Ce n'était pas une plainte, mais une réalité, rien de plus! La pièce, était minuscule et celui qui oserait affirmer le contraire...non, pas de commentaire, personne ne pouvait affirmer le contraire.
Donc, pour en revenir à ce que nous disions, le studio était petit...et dans un état catastrophique ce jour là. Mais bon, le désordre, Maya s'en moquait un peu étant donné que c'était au tour de sa très chère colocataire de faire le ménage. Surement était-ce pour ça qu'elle n'avait strictement aucune vergogne à continuer de jeter n'importe comment ses brouillons sur le sol. Elle ne savait pas encore que par ce simple geste, elle était en train de devenir l'une des principales ennemies d'un groupe de Canadien écolo se faisant appeler « Green Peace ». Mais elle ne les connaissait pas et pour être franche, l'impacte environnemental était vraiment le cadet de ses soucis à ce moment précis.
Non, là, elle cherchait plutôt un moyen rapide et efficace de tuer son rédacteur en chef! Avec le plus de douleur si possible.
Non mais vraiment, quelle idée stupide elle avait eu de vouloir embrasser la carrière journalistique? Pourquoi diable ne s'était-elle pas lancée dans des études de droit ou de médecine? Ok on ne lui aurait pas fait de cadeau, ok elle aurait décroché avant la fin de la première année...quoi que non, aucune université n'aurait surement voulu d'elle. Mais crotte, jamais on ne lui aurait demandé de rédiger un édito aussi...aussi...non, il n'y avait rien d'assez péjoratif pour le qualifier enfaite.
Bon sang...elle se souvenait encore quand cet abrutit de Lenny s'était planté devant elle et lui avait sortit avec ce grand sourire aux lèvres qui ne laissait rien présager de bon:
« Maaaay, j'ai lu que L'ONU venait de décréter 1975 comme étant l'année de la femme. »
Maya avait alors écarquillé les yeux. Nooon...Lenny suivait ce genre d'information? Non parce que entre soirée, alcool, sexe et drogue...Elle s'était toujours dit que ce gars avait monté ce magazine juste pour faire la fête. L'imaginer se préoccupant de choses sérieuses, non rectification, rien que le fait qu'il sache lire était...Surréaliste. Bon dans un sens, elle devait se sentir soulagée de savoir que son boss n'était pas un illettré...
...
Ah ah, la bonne blague, il n'était pas né celui qui réussirait à lui faire avaler ça !
«- Doooonc, tu te charges de l'édito! Tu me fais un beau truc la dessus!!
-Pardon? »
Ah ah, la deuxième bonne blague! Hein? Quoi? Pardon? Ah ce n'était pas une blague?
L'enfoiré!! L'enfoiré! Parce que c'était une femme, elle devait forcement faire des trucs sur les femmes c'était ça? Non mais quelle bande de macho dans ce mensuel!!! L'égalité des sexes, ils en avaient jamais entendu parler ou quoi? Oui oui, il arrivait à notre jeune journaliste d'avoir de soudains élans féministes...quand cela l'arrangeait.
Et puis quel hypocrite ce Lenny. Il passait son temps à lui balancer qu'elle tenait plus de l'ogre que de la femme et il osait lui refiler un sujet aussi naze??? Elle en était sur maintenant, ce type la haïssait!!
Non mais sérieusement...qu'est ce qu'il voulait qu'elle dise? Et puis depuis quand on se préoccupait de ce que disait l'ONU dans ce magazine????
La jeune brune balança une nouvelle boulette de papier tandis que la porte du studio s'ouvrait. Et merde: Prise sur le fait...Elle allait se faire engueuler ?

*rebel rebel* ★ LOUVE ★ your face is a mess

" L'onu venait de décréter 1975 comme étant l'année de la femme" [Pv with Helzapoppin] 1z6b2ic

" L'onu venait de décréter 1975 comme étant l'année de la femme" [Pv with Helzapoppin] N4jpeb

made by lonely_angel & silkstocking.
https://www.youtube.com/watch?v=W8ezgm6t4XQ

« non. tu t'fous d'ma gueule !? tu te fous de moi, may ! y a pas moyen là ! putain may ! »
Helzapoppin venait de pousser la porte de son chez-elle et de tomber nez à nez avec sa colocataire. Jusque là, rien de bien surprenant. Vous me direz, la suite n'est pas surprenante non plus dès lors qu'on sait avec qui la jeune fille vit. Cela dit, les grossiers mots qui venaient d'échapper à la demoiselle étaient totalement justifiés par l'état de son appartement.
« j'ai rangé, quoi, hier ?! tu fais chier. »
Dans sa voix transparaissait plus de fatigue et de résignation que de colère. La boulette de papier de Maya atterrit par terre, rejoignant ainsi ses milles et unes camarades. Le regard d'Elsa resta bloqué un instant dessus, avant qu'elle ne secoue la tête, découragée. Sa colocataire était vraiment incroyable.
« franchement, je voulais dormir ! »
Oui, quand elle était fatiguée, Helzapoppin parlait beaucoup et bougeait peu. Ce qui explique probablement pourquoi elle se trouvait toujours dans l'encadrement de la porte, la clé dans la serrure, la main sur la poignée. Son visage pâle avait perdu toute trace de bonne humeur alors qu'elle souriait niaisement encore trois secondes avant d'arriver. Elle avait en effet passé la fin de la nuit et la journée à faire la fête avec des gens plus ou moins (plutôt moins) influents dans le monde de la musique, à boire, fumer et danser. Et tout ce qu'elle voulait en arrivant au studio de Vernont Avenue, c'était se reposer. La tête lui tournait et ses yeux se fermaient tous seuls tellement ils voulaient dormir ! Euh, tellement elle voulait dormir.
Poppy entra finalement dans l'appartement en refermant derrière elle. Elle balança son sac au milieu de la pièce et se dirigea vers la réserve de bière, d'où elle se servit sans prendre la peine de demander à May' si elle en voulait aussi une. Si c'était le cas, elle n'aurait qu'à bouger ses petites fesses. Après avoir fait sauté la capsule et porté la bouteille à sa bouche, la jeune femme s'affala sur le canapé, où elle se vit entourée de boulettes de papiers, de morceaux d'articles de journaux et d'autres objets non identifiés. Pas sure qu'elle avait envie d'en savoir plus sur leur nature, d'ailleurs. Elle se débarrassa de ses chaussures - des tennis originellement blanches mais désormais tirant vers le gris sale - et les envoya valser dans la pièce, avant de s'installer le plus confortablement qu'elle put sur le coach.
La main derrière la tête, l'autre occupée par sa boisson, les jambes croisées et le dos posé sur les coussins moelleux, un sourire put enfin se dessiner sur son joli minois. Maya allait voir ce qu'elle allait voir. Bien que ce soit son tour de ranger l'appart, il n'y avait pas moyen qu'elle bouge le petit doigt aujourd'hui. A la limite si May' lui concédait son aide, mais cela n'arriverait pas, aussi les filles se verraient-elles obligées de dormir dans ce bazar pour le moment. Jusqu'à ce qu'Hell se soit reposée. Et elle n'allait pas changer d'attitude, ça, non. Haha.
« alors, que nous vaut l'honneur d'un tel champ de bataille? »
L'ironie dans sa voix n'était même pas dissimulée. Elle bailla, lança un coup d'oeil à sa camarade en lui souriant d'un air narquois et reprit une gorgée de bière. Ce qu'on était bien à la maison.

Devin semblait être également une bonne idée de reconversion. Peut être que si elle continuait ainsi, elle pourrait même tenter Dieu comme futur boulot. Mais en attendant ce jour, May jubilait intérieurement. Activité favorite: faire enrager sa chère coloc'! Certes, ce n'était pas particulièrement fin de sa part mais notre chère journaliste n'avait jamais passé pour être quelqu'un dotée d'une grande maturité. D'ailleurs, cette petite victoire avait presque un goût amer dans le sens où elle attendait beaucoup plus de Hell. Où étaient donc passés la déferlante de jurons, l'aura destructrice et la mine courroucée à en faire pleurer un G.I auquel elle s'était attendue? A la place, elle n'avait eu droit qu'à un semblant de son enquiquineuse préférée, à moitié apathique et qui semblait à deux doigts de faire une syncope. Et elle qui avait préparé tous ces arguments et toutes ses blagues fumeuses histoire de faire encore plus enrager son interlocutrice...Non, définitivement, Hell n'était pas drôle quand elle était dans cet état là.
La jeune journaliste poussa donc un petit soupir tandis que sa feuille de brouillon accaparait de nouveau toute son attention. Dieu, avait-elle seulement conscience d'à qu'elle point son attitude pouvait être jugée impolie voir blessante? Sur le coup le non. Ce n'était pas tant qu'elle se moquait de ce que son « amie » racontait mais juste qu'elle avait cette capacité propre à elle même de se déconnecter d'un sujet pour en passer à un autre quand la situation n'était plus digne de son intérêt. Aussi étrange que cela pouvait paraître, cette façon d'agir était purement involontaire bien qu'avec du recul, elle se rendait parfaitement compte à quel point cela pouvait paraître égoïste.
Surement que si elle avait été quelqu'un d'autre et qu'elle était tombée nez à nez avec elle, se serait-elle giflée. C'était dans ce sens qu'elle admirait Hell. Pour la patience dont elle faisait preuve au quotidien. D'ailleurs, il était presque évident que d'ici une heure, elle prendrait cette dernière dans ses bras, la serrerait très très fort en la plaignant: « Oh ma pauvre, pauvre, petite Hell Chérie d'amour que j'aime commencerait-elle, quel courage tu dois avoir pour me supporter moi, qui suis la plus grosse des vermines, la pire des plaies béantes, la fellonerie à l'état pure! Allez, viens là que je te fasse un bisous! » Et le pire c'est qu'elle penserait sérieusement ce qu'elle dirait. Mais jamais, oh grand jamais, elle ne ferrait quoi que ce soit pour changer. Pourquoi? Parce que! C'était comme ça, point barre!

Maya fut soudainement ramenée sur terre par la voix ennuyé de l'autre jeune fille. Lorsqu'elle redressa la tête vers elle, cela faisait plusieurs minutes qu'elle mâchouillait machinalement son crayon en papier à la recherche de la plus petite once d'inspiration qui aurait pu se trouver au fond d'elle -et il allait d'ailleurs falloir qu'elle aille creuser encore plus loin si elle voulait vraiment avoir quelque chose de décent.
-Alors, que nous vaut l'honneur d'un tel champ de bataille?
May sembla alors intensément réfléchir à quelque chose, mais pas à la question qu'on venait de lui poser. En effet, depuis que Hell était revenue, c'était la première fois qu'elle prenait vraiment le temps de la détailler, et, sans être méchante ou quoi que ce soit, elle tirait vraiment une drôle de tronche!!! Ses traits semblaient tirés et fatigués tandis que sa peau, naturellement pale, paraissait encore plus blafarde qu'à l'accoutumé.
-...T'es constipée?
L'expression de May ne trahissait bien entendue aucune trace qui aurait pu laisser penser qu'à l'heure où elle prononçait ces mots, elle n'était pas sérieuse.
-Non parce que vraiment Hell...arrête de faire cette tête, t'as vraiment l'air bizarre! Tu sais, si t'as du mal au niveau de ton transit, je connais un bon truc! Enfin, moi j'dis ça, j'dis rien hein...Lançat-elle comme si de rien était.
Depuis le temps que les deux jeunes filles vivaient ensemble, Hell devait surement avoir compris le sens caché de la question qui était: « Est ce que ça va? Tu as vraiment pas l'air bien... ». Mais allez donc savoir pourquoi, May était tout bonnement incapable de prononcer la moindre parole gentille lorsque son amie affichait ce sourire narquois. Un peu comme si elle l'incitait à continuer à la provoquer...et tout le monde savait que Maya Barrows ne disait jamais non à une invitation.

*rebel rebel* ★ LOUVE ★ your face is a mess

Tranquillement posée sur le canapé, Helzapoppin finit sa bouteille de bière en quelques minutes, et se resservit sans bouger : le pack se trouvait à portée de pied. Sa jambe gracile avait cette faculté de fou qu'elle pouvait attraper à peu près n'importe quel objet situé à moins d'un mètre d'elle. Encore dans le coltard, la blonde ne se rendait pas compte qu'elle vidait les bouteilles une à une, tandis que Maya était partie ailleurs. Dans son boulot... ? Ahaha, laissez moi rire. Depuis qu'elles vivaient ensemble, il n'y avait pas une seule fois où la brune avait été capable d'expliquer précisément son rôle au sein du journal - journaliste, j'fais des articles de temps à autre et la fête vach'ment souvent - ni la thématique du-dit journal.
Les yeux clos, Poppy fit semblant de s'intéresser à la vie de sa colocataire. Parfois, elle pensait qu'elle en savait un peu trop à ce sujet. En même temps, elle adorait écouter May' raconter sa vie, balançant quelques vannes pourries au milieu, suite à quoi elles se payaient un fou rire d'une demi-heure pour au final ne plus savoir ce qui les avait fait rire. Ces situations arrivaient régulièrement, entre chaque dispute, comme des intermèdes où la complicité entre les filles étaient telle qu'il semblait qu'il n'y avait que cela de vrai, du moins pour la blondinette. Mais ne comptez jamais sur les deux demoiselles pour que cela dure : la minute d'après, elles pouvaient être l'une sur l'autre à s'engueuler comme chien et chat. Leur quotidien.
Après une intense réflexion - *elle a du mal à gérer ses neurones, celle là... déjà qu'elle en a pas beaucoup. niak.* - Maya répondit. A côté de ses chaussures.
« si j'suis quoi ?! »
Mais sa coloc' avait déjà repris. Hell finit sa bouteille d'une traite et la balança sur Maya.
« ta gueule maya ! »
Cependant, elle n'avait pas put empêcher les coins de sa jolie bouche de se redresser quelques secondes, formant un joli sourire malicieux. Elle voulait jouer ? Elle allait jouer. L'alcool aidant, la demoiselle se demanda de quelle délicieuse façon elle se vengerait. Elle savait déjà qu'elle réveillerait Maya à la basse électrique volume maximal à cinq heures et demi du matin, mais il fallait une action plus immédiate mais non moins cruelle. Sans vraiment penser, elle commença à balancer les bouteilles de bière vides sur sa colocataire. Son esprit vagabondait parmi les mille propositions vengeresses sans en trouver une seule suffisante.

UC mp quand fini. cat